Dessine-moi un mouton
Voici une scène parodique (réalisée il y a environ un an) intitulée "moutons plus haut" :
La scène se divise en deux parties : en bas, vous l'aurez compris, le monde des moutons et en haut, le monde "idéal" des indépendants, des libres penseurs. On peut facilement faire le parallèle avec le mythe de la grotte de Platon. Dans le monde des idées, on trouve évidemment la femme "idéale", cela va de soi ! En bas, chez les moutons, j'ai représenté de nombreuses situations dans lesquelles l'individu fait place au groupe et se fond totalement dans ce dernier au point de ne former qu'une seule voix, bien souvent fanatisée (que ce soit à la guerre comme à la manifestation, en passant par le concert, le stade de foot...) ou bien des situations dans lesquelles la société dicte à l'individu sa manière de penser, de se comporter, de consommer (publicité, magazines ciblés, etc.).
Au milieu des deux mondes, je me suis (plus ou moins) représenté, cherchant désespérément à m'accrocher au monde "idéal" du libre arbitre, mais risquant à tout moment de retomber dans le monde des moutons. En cela je suis mi-humain mi-mouton (en revenant à la Grèce, on peut rattacher ça à la mythologie et ses "demi-dieux" ou bien à l'oeuvre plus récente de Pinocchio où les enfants se transforment progressivement en ânes !). Il faut dire que par mon prénom, je ne suis pas aidé : "robin" en langage médiéval signifie proprement "mouton". Par extension on a appelé les bergers ainsi, puis les juges (dont la perruque avait l'air d'une toison de mouton). C'est également de là que vient le mot "robinet" : à l'origine ces derniers étaient représentés avec des têtes de mouton (lesquels crachaient l'eau). Et le fait que je sois frisé _comme un mouton_ n'arrange pas les choses !